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Charline Clavier | Récits-Récifs
Line Nault s’intéresse davantage au perceptif qu’au spectaculaire. Par le corps qui parle ou qui bouge, elle révèle les structures invisibles des mécanismes humains et des comportements de machines. Elle qualifie sa démarche d’« interstitielle », autant dans son travail sur le corps que dans sa vision des pratiques artistiques. En 2024, sa performance-installation Récits-Récifs était présentée au Mois Multi et à l’Agora de la danse. En 2021, elle signait Non de nom, un laboratoire vivant mêlant installation, performance, mouvement et lutherie numérique. Artiste associée chez Recto-Verso de 2011 à 2016, elle y a créé Là, 2012 et Attachée. Parmi ses autres œuvres figurent SuperSuper, Super 8, La problématique de l’erreur, Kitmobile, L’espace des autres, Vivarium et Boules. Elle collabore régulièrement comme interprète, chorégraphe, metteuse en scène ou conseillère avec de nombreux artistes et compagnies, dont Léonie Bélanger, Nancy Tobin, Lynda Gaudreau, Martin Bélanger, Manon Oligny, Brigitte Haentjens, Benoit Lachambre, Momentum et L’Ange à deux têtes. Son travail s’articule autour de dispositifs technologiques développés au laboratoire de lutherie numérique Artificiel. Elle y conçoit ses projets et codirige EISODE, un lieu de diffusion consacré aux arts génératifs. Titulaire d’un baccalauréat en danse et d’un DESS en éducation somatique de l’UQAM, elle partage aussi son expertise à travers des ateliers de formation.
NOTES DU JURY
Line Nault offre avec Récits-Récif une exploration des corps et des lieux dans une approche somatique où se tisse un langage constellé de mémoires corporelles. Dans cette œuvre de maturité, l’artiste multidisciplinaire conjugue habilement performance et technologie, donnant vie à une œuvre subtile et nuancée, en continuité avec une pratique qui se démarque dans le panorama montréalais. L’originalité du travail de Line Nault réside dans l’intégration de la technologie à la performance en direct et aux espaces informels qui se déploient entre les deux. Tout chez elle devient poétique : de simples rebuts de costumes propulsent les corps en constante évolution, les effets audio ou vidéo révèlent des états de corps insoupçonnés. Dans son univers, la technologie amplifie la nature plutôt qu’elle ne la supplante. Le public assiste à une performance qui s’avère être un processus vivant, une expérience sensible de l’humain.
Jean-françois Brière
